R¨¦flexions sur l¡¯Entretien entre Pr¨¦sident

Zhu Qingshi et les Moines Tib¨¦tains 

Yang Foxing

le 9 septembre, 2003

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L¡¯entretien entre M. Zhu et des moines tib¨¦tains ¨¦minents me pousse ¨¤ r¨¦fl¨¦chir :

I. La culture traditionnelle chinoise, dont une des parties principales est le bouddhisme, a beaucoup souffert pendant la R¨¦volution Culturelle, qui relevait des temp¨ºtes violents de « grandes destructions et constructions » et ne connaissait que des cons¨¦quences d¨¦plorables : destructions violentes et arrogantes, constructions rat¨¦s et toujours impuissantes. Il semble que depuis lors, un vide des valeurs spirituelles et morales se soit creus¨¦ parmi le peuple et que les mœurs sociaux tombent de jour en jour en d¨¦t¨¦rioration : la corruption, le pillages, le viols, le kidnappe, la drogue¡­sont des crimes formellement combattus par l¡¯Etat mais toujours non maîtris¨¦s. Le journal Cit¨¦ du Sud a r¨¦cemment report¨¦ un cas de meurtre qui a eu lieu dans la r¨¦gion Fan Yu de Guangzhou : le patron d¡¯un petit restaurant a ¨¦t¨¦ tu¨¦ par deux jeunes hommes d¡¯une vingtaines ann¨¦es lorsqu¡¯il ¨¦tait en train de faire des plats pour ses clients, alors que sa femme bless¨¦e et saign¨¦e a ¨¦t¨¦ violemment traîn¨¦e dans la rue d¡¯une dizaine de m¨¨tres. Les victimes ont cri¨¦ au secours en face d¡¯une cinquantaine de spectateurs, bras crois¨¦s. Une autre nouvelle parue ¨¤ la page A0 du m¨ºme journal de mardi, 9 septembre 2003, intitul¨¦e Policier Attaqu¨¦e et Prisonnier Sauv¨¦ par les bandits ---¨¦v¨¦nement t¨¦moign¨¦ par une dizaines de gens dans le sud de ShaYong, deuxi¨¨me Avenu de Guang Hua. Le policier victime, pr¨¦tend-on, est venu de la province du Jiangxi. Ce genre de crimes sans foi ni loi, parfois encore pire, fr¨¦quentent la soci¨¦t¨¦. D¡¯apr¨¨s le journal Jian Cha, plusieurs m¨¦dia ont report¨¦ il y a quelques mois un ¨¦v¨¦nement effrayant : le midi du 9 mai, un homme d¡¯âge mur s¡¯est montr¨¦ au-dessus d¡¯un building et voulait y mettre fin ¨¤ ses jours. A part des policiers et des pompiers qui venaient pour le sauver, une centaine de spectateurs s¡¯y accumulaient, sifflaient le malheureux et lui criaient : « Vite! D¨¦p¨ºchez-vous, on ne peut plus attendre! » L¡¯homme s¡¯est enfin donn¨¦ la mort en se d¨¦fenestrant¡­ cette sc¨¨ne tragique n¡¯est-elle pas une r¨¦p¨¦tition des drames d¨¦chirants de la R¨¦volution Culturelle? Le sage Confucius, gravement critiqu¨¦ dans cette ¨¦poque rouge, nous avait r¨¦v¨¦l¨¦ que « tout le monde poss¨¨de la compassion ». Aussi pour Mencius,  qui pr¨¦tendait qu¡¯« il est convenable pour homme et femme de ne pas se toucher l¡¯un et l¡¯autre lorsqu¡¯ils se donnent ou reçoivent quelque chose, mais tenir la main de sa belle-sœur lorsqu¡¯elle risquait de se noyer est une mesure opportune en cas d¡¯urgence », « celui qui ne donne pas la main ¨¤ sa belle-sœur pour la sauver de la noyade serait un loup »!  Dans ce cas-l¨¤, ces spectateurs qui persuadaient ¨¤ l¡¯homme de se d¨¦fenestrer ne sont-ils pas plus durs et plus cruels que des loups?! Avec la pollution du cœur de la R¨¦volution Culturelle, ce pays des descendants de Shennong et de Huangdi, longtemps r¨¦put¨¦ de sa politesse et de sa loyaut¨¦, a compl¨¨tement chang¨¦!

II. Avec la destruction de la culture traditionnelle, la plupart des gens ont perdu la conscience ¨¦thique et morale. Ce qui entraîne la d¨¦gradance des mœurs sociaux et une sorte de l¡¯ins¨¦curit¨¦ sociale. Ce fait est observ¨¦ et fr¨¦quemment mentionn¨¦ par les gens qui r¨¦fl¨¦chissent et s¡¯interrogent sur la Chine de demain. Dans ce cas-l¨¤, la visite du pr¨¦sident Zhu Qingshi au Tibet et la publication de son entretien avec les moines tib¨¦tains constituent un acte tr¨¨s significatif pour le redressement de la culture traditionnelle chinoise et son essence le bouddhisme.

III. Malgr¨¦ l¡¯importance de cette visite, les propos des moines tib¨¦tains interview¨¦s ne semblent pas assez satisfaisants. Il nous convient de regarder de plus pr¨¨s quelques points de vues ¨¦chang¨¦s dans l¡¯entretient pour distinguer le vrai du faux, en esp¨¦rant que mes commentaires mis dessous pourraient proposer aux lecteurs de nouvelles r¨¦flexions sur certains probl¨¨mes.

1¡¢ « Quand je(M. Zhu)¡¯ai parl¨¦ de l¡¯¨¦cole du Ch¡¯an transmise parmi les Han, ils (moines tib¨¦tains) se sont mis ¨¤ rire, en disant qu¡¯il y avait une ¨¦pisode tr¨¨s connue dans l¡¯histoire du  bouddhisme tib¨¦tain : il y a quelques centaines d¡¯ann¨¦es, un moine ¨¦minent du Ch¡¯an est venu au Tibet pour lancer un d¨¦bat sur le soutra avec les maîtres tib¨¦tains. R¨¦sultat : le moine du Ch¡¯an ¨¦tait compl¨¨tement perdu et depuis lors, le bouddhisme tib¨¦tain a commenc¨¦ ¨¤ sous-estimer celui de l¡¯int¨¦rieur du pays.

Commentaires : Du point de vue historique, le bouddhisme des Han, aussi bien que celui des Tib¨¦tains, a connu des succ¨¨s brillants et nourri des moines vertueux et ¨¦minents. Au cours du long d¨¦veloppement, il est possible que chacun des deux poss¨¨de des avantages et des d¨¦savantages l¡¯un par rapport ¨¤ l¡¯autre. Un po¨¨me chinois dit : « issus de la m¨ºme racine, pourquoi se brûler avec tant d¡¯ardeur! » Il faut que l¡¯un et l¡¯autre s¡¯apprennent et se compl¨¨tent mutuellement. Un certain maître du Ch¡¯an ne peut repr¨¦senter rien d¡¯autre que son niveau personnel au lieu de tout le bouddhisme des Han. Il en est de m¨ºme pour certains propos des moines tib¨¦tains, qui ne refl¨¨tent pas l¡¯id¨¦e essentielle de toute la communaut¨¦. Le Chant d¡¯Éveil nous dit : « il suffit de se d¨¦boutonner de l¡¯int¨¦rieur les habits sales, qui pourra se vanter ¨¤ l¡¯ext¨¦rieur ses efforts inlassables? » le sixi¨¨me patriarche Hui Neng a aussi d¨¦clar¨¦ : notre ¨¦cole est sans dispute, qui conduit ¨¤ la perte du Tao ».  En face d¡¯un savant-visiteur des Han, ces propos lanc¨¦s par les hôtes tib¨¦tains me paraissent inconvenables, non sage et ne conforme d¡¯ailleurs pas ¨¤ l¡¯¨¦tat r¨¦el du bouddhisme des Han. De l¡¯autre côt¨¦, il nous faut admettre que chez le bouddhisme des Han, il existe vraiment certains ph¨¦nom¨¨nes, pr¨¦dits d¡¯ailleurs d¨¦j¨¤ par le Bouddha comme « les choses pourrie, les vers y n¨¦s »---ce qui fait le bouddhisme Hai sous-estim¨¦ par les autres nous demande de faire un examen de conscience.

2¡¢Puis, je(M. Zhu) leur ai demand¨¦ quelle est la diff¨¦rence principale entre ces deux sectes, ils ont cit¨¦ un exemple pour me r¨¦pondre : qu¡¯est-ce que c¡¯est que la vacuit¨¦? ---c¡¯¨¦tait justement un des grands probl¨¨mes du d¨¦bat pr¨¦c¨¦demment mentionn¨¦, dans lequel le maître du bouddhisme des Han insistait sur les propos du sixi¨¨me patriarche Hui Neng, « il est toujours pur et immacul¨¦, o¨´ donc adh¨¨re de la poussi¨¨re ? », en expliquant que la vacuit¨¦ impliquait un ¨¦tat du cœur purement sans id¨¦e et comprenant absolument rien. Pour le bouddhisme tib¨¦tain, la vacuit¨¦ n¡¯est jamais compl¨¨tement « vide », car le but final de la pratique est de sauver tous les ¨ºtres, il faut donc toujours garder le « bien » et la « joie » pour nourrir la grande compassion. Donc, les moines tib¨¦tains consid¨¨rent que la vacuit¨¦ est toujours li¨¦e avec la joie, que l¡¯un est l¡¯autre sont ins¨¦parables. D¡¯o¨´ la diff¨¦rence entre le bouddhisme tib¨¦tain et celui des Han, le dernier---ni bien ni mal, ni joie ni tristesse¡ªne comprend rien, tandis que le pr¨¦c¨¦dent entrelace la vacuit¨¦ avec la joie et le bien.

Commentaires : je veux bien savoir exactement le d¨¦bat que les moines tib¨¦tains ont mentionn¨¦ : quel est le nom de ce maître des Han, quand et o¨´ a-t-il ainsi expliqu¨¦ l¡¯essence de la vacuit¨¦, et ¨¤ qui? Il faut avant tout v¨¦rifier ces probl¨¨mes s¨¦rieux pour donner le dit d¨¦bat comme quelque chose exemplaire et documentaire. M¨ºme si c¡¯¨¦tait vrai, il ne convient pas de nier tous les pratiquants du  bouddhisme des Han dans lequel ont surgi nombre de maîtres v¨¦n¨¦rables, et de sous-estimer tout le monde. L¡¯École du Ch¡¯an a laiss¨¦ beaucoup de Koans subtils aux g¨¦n¨¦rations post¨¦rieures, est-ce que vous pratiquants tib¨¦tains peuvent tous saisir leur essences indicible? La stance du sixi¨¨me patriarche--- « A l¡¯origine il n¡¯y a pas d¡¯arbre Bodhi, et le miroir brillant n¡¯a pas de support, puisqu¡¯il est toujours pur et immacul¨¦, o¨´ donc adh¨¨re de la poussi¨¨re ? »---constituait ¨¤ l¡¯origine une r¨¦plique ¨¤ celle de Shen Xiu, lorsqu¡¯il a bris¨¦ l¡¯Attachement Inn¨¦ ¨¤ l¡¯Ego et r¨¦alis¨¦ le Bhutatathata de la Vacuit¨¦ Intrins¨¨que. Plus tard, illumin¨¦, le sixi¨¨me patriarche a prononc¨¦ cinq phrases de suite : « Qui aurait pens¨¦ que l¡¯essence de l¡¯esprit est intrins¨¨quement pure et immacul¨¦? Qui aurait pens¨¦ que l¡¯essence de l¡¯esprit est intrins¨¨quement d¨¦tach¨¦e de la naissance et de la mort? Qui aurait pens¨¦ que l¡¯essence de l¡¯esprit est intrins¨¨quement autosuffisante? Qui aurait pens¨¦ que l¡¯essence de l¡¯esprit est intrins¨¨quement d¨¦tach¨¦e du changement? Qui aurait pens¨¦ que tous ne sont que les manifestations de l¡¯essence de l¡¯esprit? » N¡¯avait-il pas compris au fond l¡¯essence de la Vacuit¨¦---¨¤ la fois Vide et Non-Vide? Lorsque Bodhidharma lança la c¨¦l¨¨bre stance : La signification de ma venue ¨¤ l'Est, Fut de transmettre la voie, Une fleur aux cinq p¨¦tales fleurit, Et le fruit viendra de lui-m¨ºme, ne pr¨¦vit-il pas qu¡¯elle se r¨¦aliserait chez le sixi¨¨me patriarche, qui pr¨ºchait la Loi, faisait fleurir « cinq p¨¦tales » bouddhiques et sauvais innombrables des ¨ºtres anim¨¦s? Comment dit-on que le bouddhisme des Han manque de la compassion ? Beaucoup d¡¯autres stances du sixi¨¨me patriarche tel que « Le bonheur vrai et ¨¦ternel de la Tranquillit¨¦ Parfaite et la Cessation de tous les changes, le Nirvana reste dans le m¨ºme ¨¦tat et ne change pas » montrent que la compr¨¦hension de la Vacuit¨¦ des bouddhistes Han et leur pratique ne sont pas aussi inf¨¦rieurs comme ce que vous croyiez, sans compter que vous avez malentendu la premi¨¨re stance du sixi¨¨me patriarche ! Parmi les disciples du Bouddha, Subûti est le premier connaisseur de la Vacuit¨¦. Un de mes articles intitul¨¦ « Questions et R¨¦ponses » publi¨¦ dans le cite d¡¯Internet www.tangmi.com, a cit¨¦ les explications p¨¦n¨¦trantes de Mara Acarya Feng Da¡¯An sur cette notion [Note 1], les lecteurs pourraient y trouver des r¨¦v¨¦lations. A la lecture de ses analyses profondes et tr¨¨s subtiles, je crois que personne ne peut plus sous-estimer les grands bouddhistes des Han.

3. ils (les moines tib¨¦tains) disent : ainsi, en approfondissant dans le bouddhisme tib¨¦tain, la pratique est remplie de joie et de compassion. Dans ce cas-l¨¤, le pratiquant est arriv¨¦ ¨¤ un certain niveau ¨¦lev¨¦. (Diff¨¦rent de beaucoup d¡¯autres bouddhas vivants de l¡¯Association du Bouddhisme)Da Long, onzi¨¨me Bouddha Vivant du Temples des M¨¦rites du nord du Tibet, refuse de reprendre la vie s¨¦culi¨¨re et reste moine. Il dit : dans son ¨¦tat de pratique, une fois entr¨¦ dans la m¨¦ditation, son cœur est inond¨¦ de joie et de compassion. Il lui n¡¯est plus possible de se d¨¦froquer, parce qu¡¯il ne veut plus faire autre chose. Ses propos correspondent justement ¨¤ un livre publi¨¦ par l¡¯Universit¨¦ de Harvard, dans lequel les chercheurs ont demand¨¦ aux certains moines tib¨¦taines si l¡¯¨¦tat ¨¦prouv¨¦ dans la m¨¦ditation ressemble dans une certaine mesure aux sensations des drogu¨¦s, et un moine ¨¦minent leur a r¨¦pondu « presque ». La drogue est quelque chose mat¨¦rielle qui fonctionne dans le cortex c¨¦r¨¦bral. Dans la m¨¦ditation, les images se surgissent eux-m¨ºmes, pareilles en un sens au effet de drogues. Une fois goût¨¦ cette joie supr¨ºme, le pratiquant ne peut plus la quitter, sans parler d¡¯¨ºtre attir¨¦ par les affaires mondaines. La diff¨¦rence repose sur le fait que le pratiquant ne s¡¯appuie pas sur les forces venant de l¡¯ext¨¦rieur, mais par le moyen unique qu¡¯est la pratique.

Commentaires : La psychologie occidentale consid¨¨re que l¡¯¨¦tat du cœur humain est une sorte de fonction c¨¦r¨¦brale. Bas¨¦ sur cette th¨¦orie, les instruments qu¡¯ils utilisent tirent souvent des conclusions selon des r¨¦actions diff¨¦rentes du cerveau. Pour un maître illumin¨¦ du Ch¡¯an qui est entr¨¦ dans la profonde m¨¦ditation et se correspond avec le Prajnâ-pâramitâ, il se repose le cerveau et fait travailler le cœur, ¨¦teint toute conscience et fait apparaître la sagesse, et « d¨¦couvre que les cinq agr¨¦gats, sont vides dans leurs natures propres »¡­ainsi que la m¨¦ditation n¡¯a aucun rapport avec les consciences---le cerveau, et les instruments scientifiques ne peuvent non plus mesurer un ¨¦tat ¨¤ la m¨ºme hauteur du Prajnâ-pâramitâ. Dans ce sens l¨¤, les propos de ce moine ne tiennent pas, car en comparant les sensations produites par la drogue avec les ¨¦preuves de la m¨¦ditation, il confond compl¨¨tement le vrai et le faux. Ces sensations sont loin de l¡¯¨¦tat pur et ais¨¦ de la m¨¦ditation, il faut y faire attention pour ne pas s¡¯y abandonner.

Ceux qui ont envie d¡¯approfondir les connaissances sur le Chan et l¡¯Ecole Ésot¨¦rique, pourraient se r¨¦f¨¦rer ¨¤ l¡¯article  Illumination du Chan et Transformation en Bouddh¨¦it¨¦ de l¡¯École Ésot¨¦rique  ,¨¦crit par Mara Acarya Feng Da¡¯An.  (Cite d¡¯internet : www.tangmi.com)

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Note : Je cite ici les enseignements de Maha Acarya

Feng Da¡¯An sur la Vacuit¨¦ :

I. la Vacuit¨¦ comprise par les gens mondains est une Vacuit¨¦ Inutile. Stagnante et inutile, elle contient deux types diff¨¦rents :

a. Ceux qui ne peuvent pas¡ª¨¤ cause des Cinq Organes de Sens moins sensibles---reconnaître les Formes Substantielles et Mat¨¦rielles tr¨¨s d¨¦taill¨¦es,

b.Ceux qui ne veulent pas ---malgr¨¦ la sensibilit¨¦ des cinq organes---accepter de percevoir les Formes Substantielles et Mat¨¦rielles m¨ºme nient leur existence. (Les ¨ºtres qui vivent dans le monde sans formes partagent ce point de vue)

II. La Vacuit¨¦ des pratiquants du Triyana, loin d¡¯¨ºtre ultime, est strictement contrôl¨¦e par la loi de cause ¨¤ effet, qui peut aussi ¨ºtre divis¨¦e en deux£º

a. Celle de Hinayana : ayant reconnu l¡¯Existence de l¡¯Utpadanirodha (la naissance et la mort), les pratiquants prennent le Nirvana pour l¡¯essence de la Vacuit¨¦ qui permet de se lib¨¦rer du cycle de la vie et de la mort---soit l¡¯entr¨¦e dans le Vide pour transcender Toutes les Formes.

b. Celle de Mahayana : tous les Dharmalaksana, ressembl¨¦s aux images du miroir, sont consid¨¦r¨¦s comme illusoires et sans vraie entit¨¦. Il n¡¯existe en fait pas quelque chose qu¡¯on peut compter pour la vraie naissance. D¡¯o¨´ le nom de la Vacuit¨¦ ¨¤ la Naissance des doctrines du Marayana.

Les pratiquants hinayana ont r¨¦alis¨¦ le Nirvana Incomplet et reconnu dans leur Samadhi que tous les Dharmalaksana sont vides sous le fonctionnement de la loi de cause ¨¤ effet ; tandis que les pratiquants de Mahayana ont r¨¦alis¨¦ l¡¯¨¦tat de la Vacuit¨¦ ¨¤ la Naissance et reconnu que tous les Dharmalaksana n¡¯ont rien d¡¯autre que des formes illusoires qui, ¨¤ leur tour, prennent source de la loi de cause ¨¤ effet. Ainsi, les pratiquants de Triyana doivent absolument respecter la loi lorsqu¡¯ils cultiver leur pratique.

III. On nommer la Vacuit¨¦ comprise par les h¨¦t¨¦rodoxes comme de Mauvaises Conceptions de la Vacuit¨¦, dans laquelle la loi de cause ¨¤ effet est ni¨¦e. Encore deux types :

a. Malentendu de la Vacuit¨¦ de Hinayana : ils croient que tous les Dharmalaksana vont disparaître. Entr¨¦s dans la contemplation du Vide, sans Bouddha ni la loi de cause ¨¤ effet, ils se permettent d¡¯abandonner les images de Bouddha et de violer les pr¨¦ceptes, sans savoir que la loi de cause ¨¤ effet fonctionne toujours m¨ºme qu¡¯ils ont parvenu ¨¤ l¡¯¨¦tat de la Vacuit¨¦ de Hinayana.

b. Malentendu de la Vacuit¨¦ ¨¤ la Naissance : ils croient que les Dharmalaksana qui apparaissent dans cette contemplation ne sont que des formes illusoires. Donc sans ch¨¦rir le monde de bouddha ni avoir peur de l¡¯enfer, cultiver le bien et faire le mal leur deviennent tous insignifiants. Ils ne comprennent pas cependant, que dans ces formes illusoires, la loi de cause ¨¤ effet fonctionne perp¨¦tuellement et rigoureusement.

Les pratiquants qui partagent ces deux visions h¨¦t¨¦rodoxes ont l¡¯habitude de prendre de grands airs dans la vie. Lorsqu¡¯ils sont tomb¨¦s ¨¤ l¡¯enfer et ont ¨¦prouv¨¦ d¡¯infinies souffrances, certains d¡¯entre eux peuvent reconnaître leur vision absurde dans la vie pr¨¦c¨¦dente et le regrettent beaucoup. Mais pour ceux qui n¡¯avaient pas la capacit¨¦ de percevoir la Vacuit¨¦ ¨¤ la Naissance et ne faisaient qu¡¯obtenir la vision h¨¦t¨¦rodoxe des autres, tant que la catastrophe est tomb¨¦e sur eux, ils sont pris par la peur. Ce sont des disciples de Maras.

IV. La Vacuit¨¦ d¡¯ Ekayana est la Vacuit¨¦ Ultime (dite la Grande Vacuit¨¦, la Vraie Vacuit¨¦ ou la Vacuit¨¦ de la V¨¦rit¨¦ Ultime) ---¨¦tat o¨´ fusionnent la vraie nature et la vraie existence du pratiquant. Encore deux types :

a. le pratiquant a r¨¦alis¨¦ la vrai nature, soit atteint le Tathata du Vide Intrins¨¨que. Il est ¨¤ noter que les pratiquants de Triyana ne savent pas l¡¯origine des formes illusoires bien qu¡¯ils ont r¨¦alis¨¦ la vacuit¨¦ ¨¤ la naissance et reconnu l¡¯illusion de toute forme, et dans la plupart des cas, ils en prennent l¡¯Alaya Vijnana pour l¡¯origine. Il faut attendre que le pratiquant a compl¨¨tement r¨¦alis¨¦ le Tathata du Vide Intrins¨¨que pour reconnaître que tous les Dharmalaksana prennent l¡¯origine du Tathata. C¡¯est la Vacuit¨¦ Ultime venue de l¡¯Union Parfaite de nature et de forme. Parvenu ¨¤ cet ¨¦tat, le pratiquant est ¨¤ la hauteur d¡¯appr¨¦cier cet enseignement merveilleux : « la forme est le vide et le vide est la forme » (il existe l¨¤ encore une diff¨¦rence entre l¡¯¨¦cole qui repr¨¦sente les parfaites doctrines du Bouddhisme et celle qui les diff¨¦rencie. Le pr¨¦c¨¦dent peut r¨¦v¨¦ler la Sagesse d¡¯Égalit¨¦, et tous les Dharmalaksans du Dharmadhatu sont r¨¦v¨¦l¨¦s au pratiquant simultan¨¦ment, tandis que chez le dernier, successivement.)

b. le pratiquant peut appliquer son esprit aux usages miraculeux. Ceux qui ont r¨¦alis¨¦ son propre nature peuvent appr¨¦cier « la forme est le vide et le vide est la forme », ne peuvent pas encore appliquer la forme dans le vide ¨¤ leur guise, parce qu¡¯ils ne correspondent pas au Usage Miraculeux de Dharmadhatu. Pour unifier sa propre nature avec ses usages miraculeux, il lui faut se p¨¦n¨¦trer dans les fonctions des Six Grands El¨¦ments (la terre, l¡¯eau, le feu, le vent, l¡¯espace, la sagesse d¨¦riv¨¦e de sa propre nature). Quand il correspond aux usages miraculeux des Cinq Premiers El¨¦ments, il peut non seulement comprendre la r¨¦alit¨¦ de la Vacuit¨¦ Ultime, mais aussi faire ¨¦merger l¡¯Existence Miraculeuse de la Vraie Vacuit¨¦.

(Le premier type est la Vacuit¨¦ de Dharma comme Vide, alors que le dernier est la Vacuit¨¦ de Non Vide.)